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Le gouvernement doit faire face à une multiplication d’appels à la grève pour les mois de novembre et décembre en France, dans un contexte économique peu porteur et sur fond d’austérité budgétaire pour 2025.
Les syndicats de la SNCF ont appelé samedi à une grève illimitée à partir du mercredi 11 décembre pour réclamer un moratoire contre le démantèlement annoncé de Fret SNCF et protester contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales.
Fret SNCF doit disparaître le 1er janvier 2025 pour renaître sous la forme de deux sociétés distinctes, baptisées Hexafret, pour le transport de marchandises, et Technis, pour la maintenance des locomotives. C’est la deuxième étape du plan de discontinuité négocié par l’Etat français avec la Commission européenne, pour éviter une procédure de redressement qui aurait pu conduire à la liquidation pure et simple de la société, qui emploie 5 000 salariés.
Dans un communiqué commun transmis à l’Agence France-Presse (AFP), la CGT-Cheminots, l’UNSA-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots ont expliqué que, face au manque « d’inflexion » de la direction du groupe, la grève serait illimitée et reconductible par période de vingt-quatre heures à compter du mercredi 11 décembre à 19 heures.
Les syndicats ont aussi réitéré leur appel à une grève du mercredi 20 novembre à 19 heures au vendredi 22 novembre à 8 heures.
Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a appelé à une grève jeudi et à un rassemblement devant l’Assemblée nationale après le vote par les députés d’un alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien. « Contre la volonté du gouvernement de prélever un milliard supplémentaire par an sur le secteur aérien, nous appelons les pilotes, mais aussi tous les salariés du secteur aérien à se mobiliser le 14 novembre », avait déclaré un porte-parole du syndicat ultramajoritaire chez les pilotes à l’AFP dimanche.
Dans un communiqué commun envoyé en fin de journée, plusieurs autres syndicats du secteur – l’UNSA transport, l’UNSA PNC, la CFE-CGC Fnema, l’UNAC, le SNPNC-FO et FEETS-FO – ont annoncé qu’ils appelaient à rejoindre le mouvement.
Les députés, qui examinent le projet de budget 2025, ont approuvé vendredi l’alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien proposé par le gouvernement, en limitant toutefois sa durée à un an et en excluant du dispositif l’Outre-mer et la Corse. Cet amendement est censé alourdir d’un milliard d’euros la fiscalité du transport aérien, avec entrée en vigueur le 1er janvier 2025. Concrètement, ce dispositif va relever les tarifs de la taxe sur les billets d’avion. Pour les vols en classe économique, la hausse sera de 2,60 euros par passager à 9,50 euros pour une destination européenne ; de 7,50 euros à 15 euros pour les destinations intermédiaires ; et de 7,50 euros à 40 euros pour les destinations lointaines, selon le rapporteur général du budget, Charles de Courson.
Du côté des agriculteurs, la colère gronde à nouveau, moins d’un an après un mouvement qui avait en partie paralysé les grands axes routiers en France. Les actions symboliques ont repris depuis ces dernières semaines et devraient s’amplifier après la mi-novembre, notamment à l’appel des syndicats majoritaires : la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), et Jeunes Agriculteurs (JA).
Les agriculteurs, durement frappés cette année par de mauvaises récoltes de blé et un regain de crise sanitaire dans les élevages, réclament de pouvoir vivre de leur métier : ils attendent de la clarté au sujet des prêts garantis par l’Etat. Et ils refusent catégoriquement la signature d’un accord de libre-échange négocié entre l’UE et les pays latino-américains, le Mercosur.
Deux des principaux syndicats de fonctionnaires, FO et la CGT, ont appelé à la grève jeudi après l’échec d’une réunion avec le ministre de la fonction publique, Guillaume Kasbarian, évoquant l’hypothèse de mobilisations au début de décembre.
« On va prendre le jeu du ministre au mot : trois jours de carence, trois jours de grève », a lancé Christian Grolier, secrétaire général de l’UIAFP-FO, qui veut travailler avec l’intersyndicale « la plus large possible ». « C’est évident que la CGT va s’inscrire dans un mouvement de grève », a abondé Sylviane Brousse, coordinatrice de la CGT Fonction publique, dénonçant un « mépris » du ministre pour les agents publics.
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